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Pope St John Paul II's Apostolic Visit to Haiti

9th March 1983

Pope Saint John Paul II was a pilgrim to Haiti at the end of his 17th apostolic voyage, on which he had also visited Costa Rica, Nicaragua, Panama, El Salvador, Guatemala, Honduras & Belize.

After being welcomed at the airport of Port-au-Prince, Pape St Jean Paul II celebrated Holy Mass at the closing of the Eucharistic Congress, before speaking to the Assembly of CELAM (in Spanish). Papa San Juan Pablo II then bid a fond farewell to Haiti and headed back to Rome.

Discours du Pape St Jean Paul II lors de la Cérémonie de Bienvenue
Port-au-Prince, Haïti, mercredi, 9 mars 1983 - in French, Italian & Portuguese

"Monsieur le Président, Chers Frères dans l’épiscopat,
Chers Frères et Sœurs,
Je salue avec joie et émotion cette terre d’Haïti. Voilà bientôt 500 ans que la croix du Christ y a été plantée, qu’on y a célébré la première Eucharistie, récité le premier Ave Maria. Aujourd’hui enfin, le successeur de l’Apôtre Pierre vient à vous. Je sais avec quel empressement vous avez attendu et préparé ma venue. Je vous en remercie.

Je salue tout le peuple haïtien dont l’histoire s’est tissée peu à peu au milieu de conquêtes et d’épreuves qui ont forgé ses traits caractéristiques, particulièrement attachants. Je salue les dirigeants, ceux qui exercent les plus grandes responsabilités, et je leur sais gré de m’accueillir ainsi. Et je salue en même temps chaque citoyen haïtien, chaque famille haïtienne, surtout ceux qui souffrent. Je ne peux me rendre auprès de chacun, mais je veux que tous sachent qu’ils sont également présents à la pensée et au cœur du Pape.

Bonjour tout peuple Haïtien. Moin vini oué nou. Moin poté la pé ak Ké Kontan Gran Mèt la pou nou.

Je salue avec une joie particulière l’Eglise catholique qui est en Haïti, ses évêques, ses prêtres, religieux, religieuses, ses laïcs: une Eglise jeune, une Eglise à la foi fervente, à la prière vibrante, une Eglise très liée au sort du peuple haïtien. Durant mon bref séjour, je ne pourrai pas aborder tous ses problèmes qui me tiennent à cœur. Mais je viens avant tout confirmer son œuvre dans ce qu’elle a de meilleur, et son projet d’évangélisation. J’ai entendu beaucoup de témoignages sur sa vie méritante. J’ai lu le message du Symposium de décembre dernier: je viens encourager mes frères et sœurs d’Haïti à le réaliser. L’Eglise y a pris conscience de ses possibilités, des grâces que le Seigneur lui a faites, et aussi de ses limites, des obstacles, des difficultés; elle a appelé chacun à la conversion, riche ou pauvre, pour déraciner le mal dans les personnes et dans la société; elle a réaffirmé la dignité de tous, voulu que l’Evangile soit toujours la Bonne Nouvelle pour les pauvres; elle a appelé tous ses membres à une pastorale solidaire, pour un avenir religieux et humain digne de ce peuple, dans la liberté et la responsabilité.

Dans ce contexte, je remercie de tout cœur Monsieur le Président de la République, qui vient de faire connaître au grand public la nouvelle selon laquelle il est disposé à renoncer de lui-même au privilège, dont jouit actuellement le Chef de l’état Haïtien en vertu du Concordat du 28 mars 1860, de nommer les archevêques et les évêques.

Je vous assure, Monsieur le Président, que ce désir, inspiré par les vœux du Concile Œcuménique Vatican II, ne pourra que profiter tant au développement harmonieux de l’Eglise Catholique dans ce Pays qu’à L’état Haïtien.

Je viens encourager ce réveil, ce sursaut et cette marche de l’Eglise, pour le bien de tout le pays. Nous allons le faire maintenant au cours d’une assemblée eucharistique et mariale qui clôture votre Congrès. C’est dans la prière et dans l’amour que nous puisons la lumière et la force de servir nos frères.

Que le Seigneur bénisse notre ministère sur cette chère terre d’Haïti!"

Homélie du Pape St Jean Paul II à la Sainte Messe
à la Clôture du Congrès Eucharistique
Port-au-Prince, Haïti, mercredi, 9 mars 1983 - in French, Italian & Portuguese

"Chers Frères et Sœurs,
1. Me voici avec nous à Port-au-Prince, dans ce pays d’Haïti ou j’ai tant souhaité venir, et cette grâce m’a été finalement accordée, à moi-même comme à vous, pour qu’ensemble nous puissions louer la très sainte Trinité et l’adorer, rendre un culte à Jésus-Christ, Fils de Dieu et Fils de Marie, dans le mystère de son Eucharistie, et vénérer encore sa Mère bienheureuse et notre Mère, Mère de l’Eglise, que vous invoquez sous le titre de Notre-Dame du Perpétuel Secours.

Nous célébrons en effet la clôture de votre grand Congrès eucharistique, que vous allez maintenant prolonger et appliquer dans votre vie quotidienne, personnelle, familiale et sociale.

Ensemble et dans la joie, nous participons à cette fête, moi le successeur de Pierre et pasteur de tous les fidèles, principe visible de l’unité de l’Eglise (cf Lumen Gentium, 18), vos évêques, qui tous maintenant sortent de vos rangs, et vous-mêmes, hommes et femmes, jeunes hommes et jeunes filles, enfants et vieillards, fils et filles de ce noble peuple haïtien. Or, je sais bien quel est votre sens de la célébration, de la fête et de la prière. Je le constate ici-même grâce à vos chants et à vos réponses enthousiastes. Je suis heureux d’en être l’occasion et j’en rends grâce à Dieu.

Mais il y a plus. Pour la première fois, pendant mes visites en Amérique latine, il m’arrive d’être présent dans un pays dont la population est constituée en majorité de gens de couleur, en particulier de noirs. J’y perçois un signe d’une grande importance, car il m’est ainsi donné d’entrer directement en relation avec la troisième composante de la culture et de la civilisation de ces peuples de l’Amérique latine et centrale: des gens venus d’Afrique, intégrés profondément avec les autres civilisations originaires de l’Amérique elle-même ou venues de l’Europe pour former, à partir de toutes ces richesses, une réalité typique.

Ce pays a été le premier en Amérique latine à se proclamer indépendant. Il est donc appelé, d’une façon spéciale, à développer chez lui, dans un climat de liberté, à la mesure de ses moyens et des efforts de tous, une œuvre de véritable promotion humaine et sociale telle que tous ses fils et filles puissent y travailler à l’aise sans se sentir contraints d’aller chercher ailleurs, et souvent dans des conditions pénibles, ce qu’ils devraient trouver chez eux.

Je voudrais rappeler ici un épisode plutôt dramatique, qui a uni de quelque façon l’histoire d’Haïti avec celle du peuple polonais. Il y a 170 ans, 3.000 soldats polonais débarquèrent sur cette île, envoyés par les forces d’occupation afin de réprimer la révolte de la population qui luttait pour son indépendance politique. Ces soldats, au lieu de combattre les aspirations légitimes de liberté, ont sympathisé avec le peuple haïtien. Environ 300 d’entre eux ont survécu. Leurs descendants, certes, ont eu part au développement de ce pays. Ils ont conservé et cultivé les traditions catholiques. Entre autres, ils ont construit des petites chapelles avec des images reproduisant la Vierge de Czestochowa de la Pologne. Le mot Haïti s’associe ainsi aux Polonais et évoque la voie épineuse vers la liberté et devient aussi une nouvelle source de réflexion historique.

Je vous salue donc tous et je vous invite à prier et à réfléchir ensemble sur les deux mystères que nous célébrons aujourd’hui: l’Eucharistie et Marie.

2. Vous avez entendu les lectures bibliques qui ont été proclamées. Celle du livre de l’Exode nous parlait de la “Pâque”, de la délivrance que les fils d’Israël ont reçue alors et dont notre fête de Pâques assure la commémoration. C’était encore une fête de la liberté, ou l’agneau offert et mangé rappelait la communion renouvelée avec le Seigneur et avec les frères, et de même son “passage” pour assister, accompagner et délivrer son peuple, prisonnier de l’Egypte pharaonique, pour l’acheminer ensuite vers la terre promise.

Or, dans l’Evangile de Jean lu à cette messe, c’est la même Pâque que l’on commence à célébrer. Mais le “passage” dont il est fait mention, c’est celui de Jésus lui-même, dont “l’heure était venue de passer de ce monde au Père” (Gv 13, 1). Il ne s’agit pas pour lui, pour ses disciples et pour nous-mêmes, de sortir d’Egypte, d’un exode temporel et géographique. Il s’agit, comme le dit admirablement l’évangéliste saint Luc dans la scène de la Transfiguration (cf Lc 9, 31), de son exode, de son départ vers le Père, qui allait s’accomplir à Jérusalem, et qui s’accomplit à “l’heure” de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection.

Cet exode et ce départ sont marqués par l’amour: “Lui (Jésus), qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême” (Gv 13, 1). C’est l’amour qui a poussé Jésus vers la mort de la croix: “Il m’a aimé et s’est livré pour moi” (Gal 2, 20). Et c’est aussi l’amour qui lui a inspiré de nous laisser l’Eucharistie.

3. L’Eucharistie, nous le savons bien par notre catéchèse, c’est le sacrement de son corps et de son sang qu’il a offert lui-même une fois pour toutes (cf Eb 9, 26-28), afin de nous délivrer du péché et de la mort, et qu’il a confiés à son Eglise pour qu’elle en fasse son offrande propre, sous les espèces du pain et du vin, et qu’elle en nourrisse perpétuellement ses fidèles, nous-mêmes, qui entourons cet autel.

L’Eucharistie est donc le sacrifice par excellence, celui du Christ sur la croix, toujours offert par les évêques et les prêtres au bénéfice de tous les chrétiens, vivants et morts.

L’Eucharistie est en même temps une nourriture spirituelle, celle dans laquelle nous recevons le Christ lui-même, tout entier, Dieu et homme, qui nous nourrit de sa propre substance, et nous fait ainsi semblables à lui, chacun de nous et tous ensemble. C’est l’Eucharistie en effet qui fait l’unité de l’Eglise, laquelle est le Corps mystique du Christ: “Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps: car tous nous participons à cet unique pain” (1 Cor 10, 17).

Cette présence du Christ sous les espèces du pain et du vin, nous la reconnaissons et nous l’adorons, quand elle est gardée dans le tabernacle, pour permettre aux chrétiens de venir prier le Seigneur en le contemplant dans son très saint Sacrement, tout au long des jours, et aussi pour qu’on puisse porter la communion aux malades et aux mourants. Nous lui rendons un culte public, quand elle est célébrée, lors d’un Congrès eucharistique ou à l’occasion de la Fête-Dieu. Cette présence réelle parmi nous, dans la célébration de l’Eucharistie et toujours en relation avec elle, c’est, pour nous chrétiens, l’un des signes de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, comme Isaïe appelait le Messie à venir (cf Is 7; Mt 1, 23).

4. L’évangéliste saint Jean, qui nous a transmis la promesse de cette Eucharistie (cf Gv 6, 51-59), et nous en a montré l’enjeu pour la foi des disciples et pour la nôtre (Gv 6, 60-71), nous décrit aussi, à l’occasion de la dernière cène de Jésus, le lavement des pieds (cf Gv 13, 1-16).

Pourquoi a-t-il voulu mettre à la place du récit de l’institution de l’Eucharistie, qui se trouve chez les autres évangélistes, et même chez saint Paul (cf 1 Cor 11, 17-34), ce récit du lavement des pieds? Il nous en donne lui-même la clef, en encadrant le récit, comme vous l’avez entendu, d’une référence à l’amour suprême de Jésus - “Il les aima jusqu’à l’extrême” (Gv 13, 1), et de son exhortation à suivre l’exemple qu’il vient de nous donner: “Si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres” (Gv 13, 14).

Je suis sur que vous le comprenez bien, chers Frères et Sœurs d’Haïti. Qui participe à l’Eucharistie est appelé à suivre l’exemple de Jésus qu’il a reçu en lui; il est appelé à imiter son amour et à servir son prochain, jusqu’à lui laver les pieds. Et comme nous, c’est l’Eglise, l’Eglise tout entière, l’Eglise en Haïti, qui doit s’engager à fond pour le bien des frères et sœurs, de tous, mais surtout des plus pauvres, précisément parce qu’elle vient de célébrer un Congrès eucharistique. En réalité ne célèbre-t-elle pas toujours l’Eucharistie? Or l’Eucharistie, c’est le sacrement de l’amour et du service.

Vous avez choisi comme slogan de votre Congrès: “Il faut que quelque chose change ici”. Eh bien, vous trouvez dans l’Eucharistie l’inspiration, la force et la persévérance pour vous engager dans ce processus de changement.

Il faut bien en effet que les choses changent. En préparant le Congrès, l’Eglise a eu le courage de regarder en face les dures réalités actuelles, et je suis sur qu’il en est de même pour tous les hommes de bonne volonté, pour tous ceux qui aiment profondément leur patrie. Certes vous disposez d’un beau pays, aux ressources humaines nombreuses. Et l’on peut parler chez vous du sentiment religieux inné et généreux, de la vitalité et du caractère populaire de l’Eglise. Mais les chrétiens ont constaté aussi la division, l’injustice, l’inégalité excessive, la dégradation de la qualité de la vie, la misère, la faim, la peur d’un grand nombre; ils ont pensé aux paysans incapables de vivre de leur terre, aux gens qui s’entassent, sans travail, dans les villes, aux familles disloquées, aux victimes de diverses frustrations. Et pourtant, ils sont persuadés qu’il a des solutions, dans la solidarité. Il faut que les “pauvres” de toute sorte se reprennent à espérer. L’Eglise garde en ce domaine une mission prophétique, inséparable de sa mission religieuse, et elle demande la liberté de l’accomplir: pas pour accuser, et pas seulement pour faire prendre conscience du mal, mais pour contribuer de façon positive au redressement, en engageant toutes les consciences et plus particulièrement la conscience de ceux qui portent une responsabilité dans les villages, dans les cités et au niveau national, à agir conformément à l’Evangile et à la doctrine sociale de l’Eglise.

En effet, il y a certainement un profond besoin de justice, d’une meilleure distribution des biens, d’une organisation plus équitable de la société, avec davantage de participation, une conception plus désintéressée du service de tous chez ceux qui ont des responsabilités; il y a le désir légitime, pour les médias et la politique, d’une libre expression respectueuse des options des autres et du bien commun; il y a le besoin d’un accès plus ouvert et plus aisé aux biens et aux services qui ne peuvent rester l’apanage de quelques-uns: par exemple la possibilité de manger à sa faim et d’être soigné, le logement, la scolarisation, la victoire sur l’analphabétisme, un travail honnête et digne, la sécurité sociale, le respect: des responsabilités familiales et des droits fondamentaux de l’homme. Bref, tout ce qui fait que l’homme et la femme, les enfants et les vieillards puissent mener une vie vraiment humaine. Il ne s’agit pas de rêver de richesse, ni de société de consommation, mais il s’agit, pour tous, d’un niveau de vie digne de la personne humaine, des fils et filles de Dieu. Et cela n’est pas impossible si toutes les forces vives du pays s’unissent dans un même effort; comptant aussi sur la solidarité internationale qui est toujours souhaitable. Les chrétiens veulent être des gens de l’espérance, de l’amour, de l’action responsable.

Oui, le fait d’être membres du Corps du Christ et de prendre part à son banquet eucharistique vous engage à promouvoir ces changements. C’est votre façon de vous laver les pieds les uns aux autres, à l’exemple du Christ. Vous le ferez sans violence, sans meurtres, sans luttes intestines, qui souvent n’engendrent que de nouvelles oppressions. Vous le ferez dans le respect et l’amour de la liberté.

Je félicite tous ceux qui y travaillent, qui défendent les droits des pauvres, souvent avec des moyens pauvres, je dirais “les mains nues”. Et je fais appel à tous ceux qui disposent du pouvoir, de la richesse, de la culture, pour qu’ils comprennent leur grave et urgente responsabilité vis-à-vis de tous leurs frères et sœurs. C’est l’honneur de leur charge; je leur dis à eux aussi que j’ai confiance en eux et que je prie pour eux.

5. Nous éprouvons le même besoin de conversion en nous tournant vers la très sainte Vierge, Notre-Dame du Perpétuel Secours, qui a été l’objet de votre première dévotion, et ensuite tout au long de votre histoire. Cette dévotion est et doit être libératrice. Rappelons les paroles de la lettre aux Galates que nous venons d’entendre: “Quand est venu l’accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et assujetti à la loi, pour payer la libération de ceux qui sont assujettis à la loi, pour qu’il nous soit donné d’être fils adoptifs” (Gal 4, 4-5).

Cette femme, bénie entre toutes (cf Lc 1, 42), vous la connaissez bien. C’est grâce à son acceptation libre, à sa foi et à son obéissance, que “notre libération” a été payée par la mort de son Fils. C’est grâce à sa coopération à l’œuvre rédemptrice de celui-ci “qu’il nous a été donné d’être fils adoptifs”.

Voilà pourquoi nous l’aimons et la vénérons comme notre Mère. Voilà pourquoi nous sommes tenus de l’imiter dans sa foi, son obéissance et son engagement à collaborer à la mission de son Fils, dans la situation concrète ou nous nous trouvons, ou vous vous trouvez en Haïti.

Ainsi donc, quand vous priez avec votre chapelet, en méditant les mystères de la vie, de la mort et de la Résurrection du Christ, en vous unissant de cœur à la présence de Marie en chacun d’eux, soyez bien conscients que cela vous engage à vivre et à œuvrer comme des fidèles disciples, qui participent aux mêmes mystères et en reçoivent les fruits.

Que votre dévotion soit intelligente et active, digne de ceux et de celles qui ont reçu dans leurs cœurs a l’Esprit du Fils de Dieu, qui crie: Abba, Père”! (Gal 4, 7) Qu’elle ne soit pas une nouvelle forme de soumission “aux éléments du monde” (Gal 4, 3), un nouvel a esclavage” (Gal 4, 3) comme certaines pratiques syncrétistes, inspirées par la peur et l’angoisse devant des forces que l’on ne comprend pas!

Non, vous êtes des fils et des filles de Dieu, libérés par le Christ Jésus né de la Vierge Marie. Soyez dignes de votre filiation divine et de celle qui vous relie à Marie! Ayant accepté de renoncer au péché et de donner votre foi au Christ, avec Marie, relevez la tête et reconnaissez avec elle la prédilection de Dieu pour les humbles, les affamés, pour ceux qui pratiquent l’amour (cf Lc 1, 46-55).

Je vous confie à elle, tous et chacun, évêques, prêtres, religieux, religieuses, originaires de ce pays ou venus comme missionnaires, séminaristes si nombreux, peuple bien fidèle et si éprouvé de ce beau pays d’Haïti qui comporte tant de jeunes, et aussi vos compatriotes émigrés ou exilés. Je lui demande d’intercéder pour vous auprès de son Fils pour qu’il vous soit donné de mener une vie tranquille et vraiment digne.

Haïtiens tou patou, mouin avèk nou. Mouin béni non aktout kceur mouin. Kouraj! Kinbé fè-m! Bon Dieu Gran mèt la avèk nou! Jésu-Kri sé frè nou! Léspri Sin se limiè nou! Mari sé manman nou!

Je supplie Dieu de vous bénir, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen."

Discurso del Papa San Juan Pablo II a la Asamblea del CELAM
Port-au-Prince, Haïti, Miércoles 9 de marzo de 1983 - in Italian, Portuguese & Spanish

"Amados hermanos en el Episcopado:
Os invito a uniros a mi ferviente agradecimiento a la divina Providencia, por haber querido que culminara con este acto mi viaje apostólico a la zona de América Central, que he querido visitar respondiendo a un verdadero impulso de corazón.

Circunstancias de personas, de tiempo y de lugar hacen este encuentro particularmente precioso para mí. Las personas son las vuestras, miembros directivos o delegados a esta reunión del Consejo Episcopal Latino Americano. El tiempo u ocasión es la apertura de la XIX asamblea general del CELAM. El lugar, esta isla a cuya parte oriental llegó Cristóbal Colón hace casi medio milenio, descubriendo el Nuevo Mundo, al que vino a la vez la luz del Evangelio.

Al tener la alegría de entretenerme con vosotros – como hermano mayor entre los hermanos – quiero reflexionar con vosotros sobre algunos puntos que nos sugieren las presentes circunstancias.


I - SER OBISPO HOY EN AMÉRICA LATINA

Vosotros representáis a los casi 700 obispos de Latinoamérica, los padres y guías de una grey que dentro de poco constituirá casi la mitad de los católicos de todo el mundo. Con vuestra dedicación, en medio a no pocas dificultades, sacrificios y renuncias, cumplís la misión que el Buen Pastor os encomendó para la salvación de vuestros fieles.

Sois las cabezas visibles de otras tantas Iglesias particulares diseminadas a lo largo y a lo ancho de este subcontinente, deseosas de ser fieles a vuestro exigente cometido de obispos en el actual momento de América Latina.


1. Obispos de un pueblo profundamente religioso

Hace cuatro años, los obispos presentes en Puebla trataron de examinar en profundidad las características del pueblo del que el Señor los constituyó Pastores.

Un pueblo profundamente religioso, que pide el pan de la Palabra de Dios, pues en El pone su confianza. Un pueblo cuya religión, en su forma cultural más característica, es expresión de la fe católica. Por eso se ha podido decir que, a pesar de las deficiencias presentes, la fe de la Iglesia ha sellado el alma de América Latina, constituyéndose matriz cultural del continente.

Por eso no se puede ser hoy obispo en América Latina sin tener presentes estos hechos. Ellos dan a vuestros países una fisonomía que los distingue de otros países.

Vuestros pueblos, marcados en su íntimo por la fe católica, imploran la profundización y fortalecimiento de su fe, la instrucción religiosa, el don de los sacramentos, todas las formas de alimento para su hambre espiritual.

Sin embargo –hay que darse también cuenta de ello con humilde lucidez y realismo– problemas graves pesan sobre este pueblo desde el punto de vista religioso y eclesial: la crónica y aguda escasez de vocaciones sacerdotales, religiosas y de otros agentes de pastoral, con el consecuente resultado de ignorancia religiosa, superstición y sincretismo entre los más humildes; el creciente indiferentismo, si no ateísmo, a causa del hodierno secularismo, especialmente en las grandes ciudades y en las capas más instruidas de la población; la amargura de muchos que, a causa de una opción equívoca por los pobres, se sienten abandonados y desatendidos en sus aspiraciones y necesidades religiosas; el avance de grupos religiosos, a veces carentes de verdadero mensaje evangélico y que con sus métodos de actuación poco respetuosos de la verdadera libertad religiosa, ponen serios óbices a la misión de la Iglesia católica y aun de las otras Confesiones cristianas.

El obispo latinoamericano no puede dejar de examinar este amplio cuadro de exigencias pastorales. Lo hará con el temor que inspira la clara conciencia del deber asumido ante la Iglesia, pero al mismo tiempo con viva confianza en los recursos de la gracia. Así se colocará ante esa muchedumbre de pequeños que piden ansiosamente el pan de la Palabra, el conocimiento de Dios, del aliento espiritual, del pan de la Eucaristía, para distribuir el cual faltan dramáticamente ministros (cf Lm 4, 4).


2. Obispos entregados a su misión espiritual

Ser obispo hoy en América Latina es buscar, muchas veces aun a costa de altas dosis de tiempo, de salud, de talento, respuestas adecuadas a esa ansiosa búsqueda espiritual de todo un pueblo; para evitar que ese pueblo pudiera mendigar en otros sitios el pan que acaso no encontrara en su Iglesia o en sus Pastores.

No es éste el lugar para profundizar en temas que ya he tratado en otros momentos de este viaje apostólico. A vosotros y a vuestros hermanos obispos, solidarios en mis sufrimientos y consolación (cf. 2 Co 1, 7), os confío el conjunto de reflexiones y orientaciones pastorales sembradas durante los pasados días y que pueden ayudar a la Iglesia en todo el subcontinente. A vosotros dejo el cuidado de hacerlas fructificar más profundamente en el terreno fecundo de vuestras Iglesias.

Pero no puedo menos de aludir concretamente a algunas importantes tareas, típicamente episcopales, que bastarían para llenar la acción pastoral de un obispo, y que al contrario dejarían un vacío, si no fueran cumplidas debidamente. Me refiero, como podéis fácilmente imaginar:
– a la convocación de numerosos y calificados jóvenes y a su cabal formación al sacerdocio o a la vida religiosa;
– al máximo cuidado a prestar a los laicos para procurar su activa inserción en la Iglesia y su eficaz acción en la sociedad;
– a la catequesis, instrumento único para la educación en la fe de las futuras generaciones, que las oriente a un dinamismo social;
– a la preocupación pastoral por la familia.

Para lograr todo eso, ser obispo hoy en América Latina consistirá siempre, y con creciente urgencia, en ser ante todo predicadores de la Palabra revelada. Os exhorto a hacerlo, hermanos queridos, no sólo predicando personalmente, sino también –ya que cada obispo es “distribuidor de la Palabra de la verdad” (2 Tm. 2, 15)– tratando de que, con la ayuda de vuestras Iglesias, la Palabra de Dios no se vuelva escasa (cf. 1 S 3, 1).

Y en esta trascendental misión, sed maestros y guías en la fe, proponiendo sin ambigüedades la doctrina de la Iglesia; vigilad con bondad y firmeza por su integridad y pureza, y eventualmente corregid las desviaciones doctrinales o morales que tanto daño y confusión crean entre los fieles. Sed asimismo santificadores de un pueblo, gracias a Dios abierto al Absoluto de Dios y anhelante de respuestas de fe a las cuestiones que se pone sobre sí mismo, sobre la vida, el sufrimiento, la muerte, el más allá.

No ceséis de exhortar y convocar a vuestros sacerdotes para su misión, tan cercana a la vuestra. Preparad bien a los jóvenes que aspiran al sacerdocio ministerial, para que sean mañana servidores de su pueblo en sus necesidades espirituales, sin olvidar las de carácter material. Llamad a la conciencia de los religiosos y religiosas para que, con su carisma propio, con la plena disponibilidad que les asegura su consagración y con el testimonio de su vida marcada por la adoración, el espíritu de las bienaventuranzas y la dimensión escatológica, aporten su indispensable contribución a la evangelización de estas gentes, sedientas de valores sobrenaturales.

Será su cruz para un obispo en América Latina, pero constituirá también su más gratificante tarea, consagrar su tiempo, sus energías, sus dones de espíritu y de corazón, a construir – aun en medio a tribulaciones, carencias y dificultades – comunidades cristianas, pobres quizá en recursos humanos, pero ricas en fe y en una inagotable caridad.


3. Obispos para un pueblo que sufre

Ser obispo hoy en América Latina es también sentirse Pastor de un pueblo que en los últimos años ha conocido ciertamente notables progresos materiales y que comienza a ofrecer al mundo el resultado de sus esfuerzos en muchos campos de la civilización, pero que conoce todavía – y ésta es su contradicción radical – inmensas zonas de miseria, de analfabetismo, de enfermedad, de marginación. Un análisis sincero de la situación muestra cómo en su raíz se encuentran hirientes injusticias, explotación de unos por otros, falta grave de equidad en la distribución de las riquezas y de los bienes de la cultura.

A este problema se añade otro de igual gravedad: la historia reciente hace ver con frecuencia que, sea por idealismo mal orientado, sea por presión ideológica, sea por interés de partido o de sistemas dentro del juego de las hegemonías, muchos jóvenes ceden a la tentación de combatir la injusticia con la violencia. Y así, al querer reprimirla con otra violencia, se desencadena el proceso que a todos nos apena e inquieta.

Vuestra sensibilidad pastoral os sugiere – y en esto os confirman las orientaciones de Puebla – que en medio a las extensas masas de pobres que constituyen en gran parte vuestras Iglesias, los más pobres deben tener una preferencia en vuestro corazón de padres y en vuestra solicitud de Pastores. Pero sabéis y proclamáis que tal opción por ellos no sería pastoral ni cristiana, si se inspirase en meros criterios políticos o ideológicos; si fuese exclusiva o excluyente; si engendrara sentimientos de odio o de lucha entre hermanos.

Las Iglesias de todo el mundo os están agradecidas por el testimonio que dais de una opción que consiste en estar cerca de los más pobres, sin excluir a nadie, para enseñarles a superar lo que sea indigno del hombre. Para enseñarles a progresar, no para volverse ricos puramente, sino para ser más.

Os invito a ser paternalmente sensibles al sufrimiento de vuestros fieles e hijos más pobres y abandonados. A hacer que, como la de Roma, vuestras Iglesias “presidan” ellas también, según su capacidad, “a la caridad”. Que vuestras comunidades, con sus presbíteros y diáconos al frente sean, cada vez más, promotoras de desarrollo humano integral, de justicia y equidad, en beneficio ante todo de los más necesitados. Que crezcan la comunión y la participación. Que las tareas temporales de la justicia, de la paz, del bienestar, de la instrucción y la educación, de la salud y del trabajo cuenten siempre con laicos bien preparados y seguros, porque reciben oportunamente la luz de la fe y el apoyo espiritual que, en virtud de vuestra ordenación, vosotros y vuestros sacerdotes nunca les negáis.


4. Obispos constructores de unidad

En medio a los conflictos, al círculo vicioso de la muerte, al drama de la violencia que ya hizo correr tanta sangre inocente, sean los obispos esos “principios, signos e instrumentos de comunión” que el Concilio reconoce en ellos.

No siempre, desgraciadamente, lograréis derribar el muro de la separación (cf. Ef 2, 14); pero como hombres a quienes “fue confiado el ministerio de la reconciliación” (cf. 2 Co 5, 18), jamás vuestra palabra o vuestros gestos deberán alargar las divisiones o agravar las rupturas.

Trabajad siempre, en la medida de vuestras posibilidades, con sabiduría y paciencia, en favor de la concordia y la paz.

Sea vuestra presencia y actividad de Pastores estímulo constante y ayuda para la reconstrucción de esa paz que supere los conflictos.


II - El CELAM

Encontrándoos reunidos vosotros, obispos, para una asamblea del CELAM, siento el deber de dirigir una palabra, aunque breve, a este propósito.

He tenido la alegría de dirigir un saludo particular a los miembros de este organismo eclesial, con ocasión del 25 aniversario de su fundación, en la misma ciudad donde nació: Río de Janeiro. Lo hago de nuevo al tener este encuentro con sus responsables y delegados, congregados para una importante reunión de trabajo.

El CELAM tiene indudablemente en la Iglesia un lugar especial por su originalidad. Las características geo-sociales de América Latina favorecieron el nacimiento y propician la existencia de este organismo, difícilmente realizable en otros continentes.

Es superfluo deciros con qué interés y atención acompaño sus programas y actividades. También los Episcopados de otros continentes, conocedores de vuestra historia y que siguen vuestras realizaciones, no esconden su admiración y estímulo.

Todos tenemos bien presente que el CELAM no es ni puede ser una super-Conferencia; no sustituye ni desplaza a las diversas Conferencias Episcopales en sus competencias y responsabilidades. Es, por su naturaleza y por su primigenia definición, un servicio a esas Conferencias, en la línea de las exigencias y necesidades que éstas presentan.

Sin embargo, los casi 28 anos de existencia y actuación han demostrado cuán precioso es este servicio; por eso mismo el CELAM se ha convertido en un punto de encuentro, donde los Pastores tienen la posibilidad de reunirse, para intercambiar experiencias, ayudarse mutuamente y animarse unos a otros en la común brega pastoral. En esa línea de servicio, sucede también que, prescindiendo de connotaciones jurídicas, el CELAM sirva de punto de referencia o espacio de coordinación pastoral, en beneficio de una u otra Conferencia Episcopal o de los obispos individualmente considerados.

Quisiera animaros a llevar adelante, sin desmayos, la vocación y misión de esta institución eclesial. Que no cesen de perfeccionarse y crecer en eficacia sus estructuras, ni de clarificarse sus objetivos. Organícense cada vez mejor los departamentos, secretariados e institutos. Y tengan siempre, las personas que en él trabajan, la convicción de servir a una digna causa de la Iglesia.

Invoco la bendición divina sobre los trabajos que comienzan, dando gracias a Dios por cuanto este organismo ha hecho a lo largo de sus 28 años de vida. Y al expresar mi gratitud a los dirigentes que terminan ahora sus mandatos, pido al Señor que ilumine a quienes tomarán en sus manos los destinos del CELAM, para que lo conduzcan por los caminos de fiel servicio a la Iglesia en América Latina, en espíritu de comunión y leal colaboración con la Iglesia universal y con d Sucesor de Pedro.


III - OBISPOS PARA UNA RENOVADA EVANGELIZACIÓN

Y ahora, hermanos obispos, desde estas tierras que vieron el alba de la fe en el Nuevo Continente, es natural que evoque “la obra evangelizadora de la Iglesia en América Latina”, iniciada con el descubrimiento. Obra erizada de dificultades, marcada por limitaciones y lagunas, pero también por generosos y admirables logros.

Mirando hoy el mapa de América Latina con más de 700 diócesis, su personal insuficiente pero entregado, sus cuadros y estructuras, sus líneas de acción, la autoridad moral de la que disfruta la Iglesia, hay que reconocer en ello el fruto de siglos de paciente y perseverante evangelización.

Cinco siglos casi exactos. De hecho, el año 1992, ya bastante próximo, señalará el V centenario del descubrimiento de América y del principio de la evangelización.

Como latinoamericanos, habréis de celebrar esa fecha con una seria reflexión sobre los caminos históricos del Subcontinente, pero también con alegría y orgullo. Como cristianos y católicos es justo recordarla con una mirada hacia estos 500 años de trabajo para anunciar el Evangelio y edificar la Iglesia en estas tierras. Mirada de gratitud a Dios, por la vocación cristiana y católica de América Latina, y a cuantos fueron instrumentos vivos y activos de la evangelización. Mirada de fidelidad a vuestro pasado de fe. Mirada hacia los desafíos del presente y a los esfuerzos que se realizan. Mirada hacia el futuro, para ver cómo consolidar la obra iniciada.

La conmemoración del medio milenio de evangelización tendrá su significación plena si es un compromiso vuestro como obispos, junto con vuestro presbiterio y fieles; compromiso, no de re-evangelización, pero sí de una evangelización nueva. Nueva en su ardor, en sus métodos, en su expresión.

A este propósito permitidme que os entregue, sintetizados en breves palabras, los aspectos que me parecen presupuestos fundamentales para la nueva evangelización.

El primero se refiere a los ministros ordenados. Al terminar su medio milenio de existencia y a las puertas del tercer milenio cristiano, la Iglesia en América Latina necesitará tener una vitalidad, que será imposible si no cuenta con sacerdotes numerosos y bien preparados. Suscitar nuevas vocaciones y prepararlas convenientemente, en los aspectos espiritual, doctrinal y pastoral es, en un obispo, un gesto profético. Es como adelantar el futuro de la Iglesia. Os encomiendo, pues, esa tarea que costará desvelos y penas, pero traerá también alegría y esperanza.

El segundo aspecto mira a los laicos. No solamente la carencia de sacerdotes, sino también y sobre todo la autocomprensión de la Iglesia en América Latina, a la luz del Vaticano II y de Puebla, hablan con fuerza sobre el lugar de los laicos en la Iglesia y en la sociedad. El aproximarse del 500 aniversario de vuestra evangelización debe encontrar a los obispos, juntamente con sus Iglesias, empeñados en formar un número creciente de laicos, prontos a colaborar eficazmente en la obra evangelizadora.

Una luz que podrá orientar la nueva evangelización – y es el tercer aspecto – deberá ser la del documento de Puebla, consagrado a ese tema, en cuanto impregnado de la enseñanza del Vaticano II y coherente con el Evangelio. En este sentido es necesario que se difunda y eventualmente se recupere la integridad del mensaje de Puebla, sin interpretaciones deformadas, sin reduccionismos deformantes ni indebidas aplicaciones de unas partes y eclipse de otras.

Que estos próximos años que os acercan a hechos tan significativos, os encuentren, queridos hermanos, llenos de confianza en un nuevo esfuerzo evangelizador.

Sean prenda y garantía de éxito en esta misión las tres características que distinguen la piedad de vuestros pueblos: el amor a la Eucaristía, la devoción a la Madre de Dios, la unión afectuosa al Papa, como Sucesor de San Pedro.

Os acompañe en este camino la bendición apostólica que de corazón os imparto. Así sea."

Discours du Pape St Jean Paul II lors de la Cérémonie de Départ
Port-au-Prince, Haïti, mercredi, 9 mars 1983 - in French, Italian & Portuguese

"En quittant cette terre d’Haïti, je renouvelle l’expression de ma gratitude à tous ceux qui m’ont réservé un accueil si chaleureux. Principalement à Son Excellence Monsieur le Président de la République, qui s’est directement intéressé à la préparation de ma visite et aux responsables des différents services qui ont permis l’heureux déroulement de mon bref séjour, mon contact avec le peuple haïtien.

De ce peuple, j’emporte un souvenir inoubliable et je lui exprime mes vœux les plus sincères pour son bien-être et sa prospérité. A cet effet, j’encourage les efforts que les dirigeants sont en train d’accomplir. Je suis conscient des graves difficultés qu’ils rencontrent et je leur assure pour cela l’union de mes prières, tandis que je lance un vibrant appel aux Pays amis de Haïti et aux organismes internationaux afin qu’ils lui apportent leur concours généreux.

Je renouvelle aussi ma grande gratitude et mes vœux cordiaux à tous les pays que j’ai pu visiter en Amérique Centrale, et à toute l’Amérique Latine, représentée ici par les pasteurs qui font partie du CELAM.

Que Dieu vous permette avec toutes les forces vives de ces nations pleines de jeunesse de construire pour chaque personne et chaque communauté un avenir digne de l’homme, digne de la foi chrétienne si largement partagée dans ce continent. Mon merci particulier va évidemment à tous les habitants d’Haïti qui sont venus à ma rencontre avec bienveillance et confiance, frères d’autres confessions chrétiennes et amis de notre religion.

Je remercie particulièrement tous mes frères et sœurs catholiques avec qui j’ai eu la joie de vivre un temps fort, le sommet de leur Congrès Eucharistique et Marial; celui-ci doit se poursuivre, je veux dire porter ses fruits. Chers amis, donnez libre cours à votre prière fervente. Puisez aux sources authentiques de la Foi. Restez fidèles à l’église.

Les chrétiens d’ici font partie de la grande Eglise du Christ répandue dans tous les continents que j’ai reçu mission de garder dans la fidélité et la dignité au service du Seigneur Jésus. Je vous demeurerai très uni, j’emporte toutes vos intentions, toutes vos préoccupations, toutes vos inspirations dans ma prière, priez aussi pour moi. J’embrasse mes Frères dans l’Episcopat et j’assure tous les collaborateurs, prêtres, religieux, religieuses et laïcs de mon affection.

Kinbè fè-m: Têt ansanm, min nan min.
Mèsi . . . Mèsi . . . Au revoir."